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CRPE : un nouveau concours vers une meilleure formation, vraiment ?

mercredi 16 juin 2021
Mis à jour le mercredi 16 juin 2021

À la prochaine rentrée, la réforme de la formation initiale se met en place dans toutes les académies : recul du concours en fin de M2 qui retarde considérablement l’entrée dans le métier, place démesurée des mathématiques et du français niant la polyvalence des professeur·es des écoles, utilisation d’étudiant·es contractuel·es en alternance dans les écoles. Le SNUipp-FSU vous détaille les épreuves du nouveau concours auquel il continue de s’opposer.

Le nouveau concours comporte 3 épreuves admissibilité et 2 épreuves d’admission.

Les épreuves d’admissibilité :
- une épreuve de français
- une épreuve de mathématiques
- une épreuve écrite d’application en sciences et technologie ou histoire-géographie-enseignement moral et civique ou arts (au choix du ou de la candidate).

Les oraux d’admission :
- la « leçon », composée de deux parties (français et mathématiques)
- une épreuve d’entretien : un oral d’EPS et en un oral de « motivation ».

LES 3 ÉCRITS D’ADMISSIBILITÉ :

Chaque épreuve est notée sur 20
Note éliminatoire : 5/20
Coefficient 1, durée 3h

Les 2 premières épreuves d’admissibilité de français et de mathématiques : une réorientation vers le disciplinaire.

Français :
Appuyée sur un texte d’environ 400 à 600 mots (extrait de roman, de nouvelle, de littérature d’idées, d’essai, etc.), cette épreuve comporte trois parties :
- Connaissance de la langue  (connaissances syntaxiques, grammaticales et orthographiques du·de la candidat·e)
- Connaissances lexicales lexique et compréhension lexicale
- Réflexion et raisonnement : réponse à une question liée au texte et développement présentant un raisonnement rédigé et structuré)

Mathématiques  : Il s’agit de 3 exercices indépendants, « vérifiant les connaissances du candidat et de la candidate ».

L’épreuve écrite d’application

L’épreuve a pour objectif d’apprécier la capacité du candidat ou de la candidate à « proposer une démarche d’apprentissage progressive et cohérente » .

Au début de l’épreuve, le ou la candidate choisit un des trois sujets portant chacun sur l’un des domaines suivants :
- sciences et technologie ;
- histoire, géographie, enseignement moral et civique ;
- arts.

Voir ici : des exemples de Sujet 0

LES 2 ÉPREUVES D’ADMISSION 

Épreuve de « leçon » en français et en mathématiques

L’épreuve est notée sur 20
Durée de préparation : deux heures
Note éliminatoire : 0/20
Coefficient 4

L’épreuve comporte deux oraux de 30 minutes chacun :
- Français : un exposé de dix à quinze minutes et un entretien avec le jury pour la durée restante.
- Mathématiques : un exposé de dix à quinze minutes suivi d’un entretien avec le jury pour la durée restante.

À partir d’un dossier fourni par le jury, le candidat ou la candidate doit concevoir et animer une séance d’enseignement permettant « d’apprécier la maîtrise disciplinaire et la maîtrise des compétences pédagogiques ». Il ou elle présente successivement au jury les composantes pédagogiques et didactiques de chaque leçon et de son déroulement.

Épreuve d’entretien  

L’épreuve est notée sur 20
Note éliminatoire : 0 à l’une ou l’autre des deux parties
Coefficient 1, durée 1h05

« le·la candidat·e admissible transmet préalablement une fiche de candidature » qui comporte 3 volets :
- les diplômes, titres et qualifications ainsi que la date de leur obtention,
- Les lieux et durées des stages, formations, expériences professionnelles
- un cadre réservé aux titulaires d’un doctorat candidat·es au concours externe spécial

PARTIE 1  
Durée : 30 min
Domaine : L’éducation physique et sportive (EPS), intégrant la connaissance scientifique du développement et la psychologie de l’enfant.
Déroulement : un exposé de 15 min maximum suivi d’un entretien

A partir d’un sujet fourni par le jury, le candidat ou la candidat·e choisit un champ d’apprentissage et une activité physique support avant d’élaborer une proposition de situation d’apprentissage qu’il ou elle présente au jury. L’entretien doit permettre d’apprécier « les connaissances scientifiques du candidat en matière de développement et la psychologie de l’enfant » et « sa capacité à intégrer la sécurité des élèves, à justifier ses choix, à inscrire ses propositions dans une programmation annuelle et, plus largement, dans les enjeux de l’EPS à l’école ».

PARTIE 2 
Durée : 35min
Domaine : « motivation du candidat·e et son aptitude à se projeter dans le métier de professeur au sein du service public de l’éducation »

Déroulement en 2 temps : un échange d’une durée de 15 minutes sur présentation, d’une durée de 5 minutes maximum, par le candidat ou la candidate des éléments de son parcours et des expériences qui l’ont conduit·e à se présenter au concours en valorisant ses travaux de recherche, les enseignements suivis, les stages, l’engagement associatif ou les périodes de formation à l’étranger. Cette présentation donne lieu à un échange avec le jury pendant 10 minutes.
La suite de l’échange, d’une durée de 20 minutes, doit permettre au jury, au travers de deux mises en situation professionnelle, l’une d’enseignement, la seconde en lien avec la vie scolaire, d’apprécier l’aptitude du·de la candidat·e à :
- s’approprier les valeurs de la République, dont la laïcité, et les exigences du service public (droits et obligations du fonctionnaire dont la neutralité, lutte contre les discriminations et stéréotypes, promotion de l’égalité, notamment entre les filles et les garçons, etc.)
- faire connaître et faire partager ces valeurs et exigences.

Cette dernière épreuve s’apparente plus à un entretien de type « ressources humaines » qu’à un oral de concours évaluant la capacité du·de la candidat·e à devenir professeur·e des écoles. Ce type d’épreuve lors de laquelle il faudra savoir valoriser son propre parcours et se « vendre » implique forcément des biais et une subjectivité dans la sélection des futur·es PE.
Cette épreuve n’évalue rien des compétences attendues chez un·e futur·e professeur·e des écoles. Il semble plutôt avoir été pensé comme un outil de sélection de fonctionnaires dociles à l’institution. Car intégrer un oral de motivation en fin de Master alors même que l’obtention du Master et du concours devrait suffire à prouver la « motivation » des candidat·es, est étonnant.

Enfin, le resserrement des épreuves écrites sur le disciplinaire laisse craindre une formation au rabais. Il ne suffit pas de maîtriser des contenus disciplinaires pour être en capacité de les enseigner à une classe. Les 12 semaines de stage en pratique accompagnée ou la responsabilité à 1/3 temps ne peuvent suffire à maîtriser les gestes professionnels. Enseigner est un métier qui s’apprend !

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