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Une rentrée sous le signe des guides de « bonnes » pratiques !

mardi 7 septembre 2021
Mis à jour le mercredi 15 septembre 2021

Lors des réunions de rentrée organisées par les DSDEN, de nombreux·ses stagiaires ont reçu cette année un lot de guides ministériels. Signe d’un accueil chaleureux et bienveillant ? Obligation de les lire rapidement ? Le SNUipp-FSU vous aide à voir plus clair et au-delà de cet outil de la politique ministérielle.

Commençons par rappeler que seul·es les programmes et instructions officielles font référence et que chaque enseignant·e est libre de ses choix et supports pédagogiques. Il n’existe donc pas UNE méthode de lecture mais des méthodes de lecture. Il n’existe donc pas UN manuel pédagogique de l’enseignement du vocabulaire à la maternelle mais des méthodes riches et variées. C’est bien dans la richesse des possibles que l’enseignant·e choisit les pratiques pédagogiques qui lui siéent le mieux et qui correspondent le mieux à ses élèves. Chaque enseignant·e est un concepteur·trice des apprentissages dispensés et non un simple exécutant·e !

Chaque année l’enquête mise en place par le SNUipp-FSU à destination des professeur·es des écoles stagiaires révèlent une année de formation surchargée. Mi-temps d’enseignement en responsabilité, préparation de la classe, cours à l’INSPE, validation du master 2 et rédaction du mémoire contribuent en grande partie à ce ressenti. Alors, ces guides pourraient être perçus par les stagiaires comme une issue, un soulagement : il suffirait de s’y référer pour gagner du temps et être certain·e de mettre en place de « bonnes » pratiques ? Ce leurre est dangereux pour diverses raisons. D’abord parce que le recours à ces ouvrages ne permet pas de construire une professionnalité, un regard réflexif, de confronter les possibles, d’expérimenter, de s’adapter à la réalité de sa classe . Ensuite, parce qu’il ne faut pas croire qu’utiliser aveuglément ces guides va assurer un bon déroulement des apprentissages.

Certain·es professeur·es des écoles stagiaires pourraient penser que l’utilisation de ces guides est nécessaire à une titularisation sans encombre. C’est d’ailleurs tout le piège de cette façon de procéder : fais ce que je te dis et cela marchera ! Et si cela ne marche pas ? Imputera-t-on « l’échec » à l’enseignant·e ?

Le SNUipp-FSU continue de défendre la nécessaire et salvatrice liberté pédagogique. Enseigner s’apprend ! Et apprendre à enseigner nécessite du temps et des moyens, une formation initiale et continue ambitieuse et de qualité, et, non pas des guides ministériels si coûteux !

Car l’ironie du sort c’est que parfois ces guides ont été distribués par les DSDEN au sein même des INSPE. Quel pied de nez ! Avouez que c’est fort ! Car le message qu’il sous-tend est : nul besoin d’être formé·e quand il suffit de suivre (pas de comprendre) un guide. Cette mise au pas des pratiques enseignant·es est une réelle remise en question de la formation initiale, du rôle des formateur·trices et de la professionnalité ennseignante…

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